> Jeudi 2 mai. Il y a plus de vingt ans, Borislav « le
Fou », l'artiste, a décidé de s'isoler dans un vieux moulin
de bois qui appartenait à son grand-père. Le moulin suspendait ses
ruines à un torrent de montagne, niché à 12 km de Mrkonjic Grad,
en Bosnie. Borislav avait bien tenté la grande aventure artistique
à Munich, jeune homme, en 1984. Dans les galeries de la ville on
l'avait poliment complimenté pour son coup de pinceau et
sournoisement interrogé sur son éventuelle notoriété au sein de
la presse de son pays. Borislav avait alors partagé le panier de
charcuteries préparé par sa mère avec un vagabond allemand et
décidé d'investir le moulin à défaut d'une galerie.
Quelques cabanes sont venues se planter
le long du cours d'eau et le moulin est devenu un châtelet de
rondins à l'équilibre mystérieux, tout droit échappé d'un conte
de Grimm. L'éco-village de Zelenkovac a acquis sa petite notoriété
locale, les serbes y viennent au frais pour le 1er mai ou passer un
week-end en famille. On y mange des Cevapi, on y joue aux échecs
tard dans la nuit. L'été, la « scène » de Zelenkovac
accueille un festival de jazz. Au printemps, le village héberge des
compétitions de Hajduk, épreuves de force où il est question de
traverser la rivière pieds nus sur un rondin enduit d'huile ou de
pousser des voitures sur la petite côte qui mène à l'entrée du
village. Tout autour du village, les collines sont encore plantées
de mines.
Le farniente serbe
Nous rencontrons à Zelenkovac un
groupe de jeunes hommes de Banja Luka. Ils s'inquiètent de l'image
désastreuse que nous serions supposés avoir des Serbes. A vrai
dire, rien de tel. Les exactions ont bien été partagées pendant la
guerre. « Please, don't get involve in our politics ! ».
Nous acquiesçons, le lieu nous y invite.
Plus tard nous festoyons autour du feu
et au son de la psy trans avec les amis de Ian, le fils de Borislav.
Lui travaille dans le service international d'un cabinet d'avocats à
Voltaire, tout près de chez nous dans le 11e à Paris. Il parle
français, a épousé une française, mais nous abandonne à ses amis
serbes, tout à la joie de retrouver son père pour 10 jours de
vacances. Avec Nikola, Natasha, Kristina, Boyan et les autres, les
regards et les sourires tiennent lieu d'échanges à défaut de vraie
discussion, entravée par la barrière de la langue.
Mais, on dirait la maison des Weasley dans Harry Potter (et, on ne se moque pas de mes références culturelles ;-) ... ) En tout cas, votre blog est très bien fait, ça permet de s'évader un peu dans ses contrées pas si lointaines que ça mais que nous ne connaissons pas vraiment !!
RépondreSupprimerJe vois qu'en plus vous faites de belles rencontres ... franchement cela donné envie !! Continuez à nous faire partager vos découvertes !