> Vendredi 3 janvier. « A la croisée de la Corée, de
la Chine et du Japon, le royaume des Ryukyus est une belle nation des
mers du Sud. Avec ses navires, le royaume sert de pont entre les
nations, abondant ainsi de trésors exotiques ». Une cloche du
château de Shuri, aux abords de Naha, arbore ces mots gravés depuis
1458. Okinawa aurait certes pu être, comme il l'a tant prouvé par
le passé, un pivot pour nous aussi, après nos échappées belles de
Taïwan. Un axe qui nous aurait basculé de nouveau vers la terre au
Nord, en Corée, suivant les routes maritimes séculaires. Le début
du retour.
Pivot il l'a été. Une charnière, une
ornière. La fin du voyage de fiançailles, rien de moins.
L'isolement, le huis clos, malgré les nombreuses et belles
rencontres de ce voyage, le marasme de la composition à deux auront
eu raison de notre périple en duo. Le besoin de respirer un air de
nouveau libre, de se retrouver à soi-même, de laisser s'adoucir les
reliefs de ce que l'autre, de ce que tous ces autres glanés en
chemin aussi, nous auront dévoilé de nos êtres.
Pour Romain, ce sera donc le retour le
plus court vers la France. Naha-Shanghai-Paris-Nice. Noëlle sent que
la route terrestre l'appelle encore. Elle prendra un bateau pour
Kagoshima, en l'île de Kyushu au sud de l'archipel principal du
Japon, puis un second de Fukuoka pour la Corée du Sud. Plus tard, ça
sera la Russie, le long retour de Vladivostok vers Moscou.
Pivot, Okinawa l'aura donc été entre
ce voyage à deux et un voyage solitaire. Les remous du
transbordement de l'un à l'autre nous auront laissés peu attentifs
aux charmes et douleurs d'Okinawa. Un royaume océanique indépendant,
fier et raffiné, unifié par Sho Hashi au 15e siècle puis annexé
par le gouvernement japonais. Un paradis turquoise lézardé par plus
de 2 millions d'obus en la dernière bataille du désespoir au
crépuscule de la seconde guerre mondiale. Une population marquée
par le sacrifice et l'honneur, 200 000 morts dont presque la moitié
d'habitants civils. Une occupation militaire pesante du vainqueur
américain jusqu'à la rétrocession en 1972. Une renaissance. Et nos
pauvres âmes au milieu de tout cela, à bout de souffle.
Alors que le ferry glisse
inexorablement vers Kagoshima et que se fane le cap Hedo à la pointe
Nord d'Okinawa dans les limbes matinales, je ne peux m'empêcher de
sentir qu'il en restera ainsi à jamais. Okinawa mon amour.
Photos : Naha, Motobu, Minna-Jima; en dessous: un réveillon du Nouvel An et un 1er janvier ensoleillé à Okinawa, Naha.
héééééééééé ? dsl je lis mes mails en retard en ce moment... vous continuez séparément ?? alors çà, c'est une surprise !
RépondreSupprimerbon j'espère que vous allez bien, au plaisir de vous suivre encore et encore !
Michael
Salut,
RépondreSupprimerZidong me donne votre blog, et je trouve votre idée de voyage est super
comme on aime bien voyager, on voulait partir comme vous aussi...
Je vous souhaite plein de bon voyage, de belles rencontres, de beaux moments.. bref, je vais lire un peu ce que tu as écrit
Tram