> Jeudi 16 janvier. Deux semaines depuis le départ
d'Okinawa. Deux semaines de transition, humaine, spirituelle,
géographique aussi. Le fameux point de basculement évoqué déjà.
Beaucoup de mer avalée en quelques heures pour rejoindre le
continent asiatique, vers les deux mois du retour.
A peine effleuré l'une des îles
principales du Japon, Kyushu. Le temps de savourer comme un relent
d'été indien au cœur de l'hiver. Le volcan Sakura-jima en symbiose
avec sa ville, Kagoshima. Des sables fumants d'activité volcanique
où je retrouve l'amour des japonais pour les bains et les
enveloppements chauds. Des maisons de samouraï restaurées, habitées
et ouvertes par leurs descendants. Des stèles à la mémoire de
milliers de jeunes kamikazes partis jouer d'ici leur destin à
Okinawa en 45.
Et déjà la Corée. J'y entre par
Busan, la grande ville du Sud, frétillante de son marché aux
poissons. Une parenthèse avant de se frotter au rude hiver de Séoul,
la ville-capitalisme où la réussite n'est pas une option. De palais
en gratte-ciel de Gangnam, la ville pourrait sembler glacée, si ce
n'était la chaleur de la rencontre avec Ila, jeune coréenne qui
m'offre la chaleur d'une soirée dans la maison qu'elle partage avec
une dizaine d'autres étudiants et jeunes actifs.
J'attends l'aube. Elle prend, au choix,
le visage d'un visa russe, acquis sans finalement tant de peines, ou
d'une retraite de trois jours dans un temple bouddhiste. Demain
commence mon séjour coréen, par le temple de Woljeongsa. L'occasion
paradoxale de sortir par l'austérité de l'hibernation dans laquelle
je m'étais réfugiée au cours de ces deux dernières semaines.
Photos : Kagoshima, Busan, Séoul
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