> Jeudi 22 août. On trouve de tout au Kirghizistan. Des
kirghizes certes, des ouzbeks, surtout dans la vallée de Ferghana,
des tadjiks, des dounganes, des kazakhs, des tatars, des ouïghours,
des russes. Nous y trouvâmes aussi la peste. Inattendue, elle
n'avait pas refait surface ici depuis 1981. A Bichkek, elle alimenta
beaucoup de conversations. Ailleurs, aucune et surtout pas à Karakol
où elle avait frappé. Un village fut coupé du monde -au moment
même où nous côtoyions ses abords-, quelques personnes
hospitalisées, un jeune berger perdu. Peu de bruit finalement, pour
une faucheuse dont tout le monde voudrait avoir oublié l'ombre
depuis quelques siècles déjà dans ce foyer d'où elle partit il y
a fort longtemps pour venir décimer la moitié de l'Europe.
On l'oublia peu à peu et l'estive
reprit tous ses droits. Calme, sérénité, plénitude et lait
fermenté. Pour quelques jours encore, ce qui comptait dans le pays
se devait d'être sur quatre pattes. Nous le prîmes aussi, ce rythme
du bétail, qu'il s'agisse de bovins, de moutons ou de chevaux. En
dehors des marchés colorés aux bestiaux, il leur reste dévolue la
liberté d'errer à flanc d'escarpe à l'herbe déjà rase en cette
fin de saison.
Les enfants aussi s'y ébrouent avant
la rentrée, proche. Leurs mères collectent les derniers bidons de
lait avant de retourner enseigner au village, vendent les ultimes
bols de koumis en bordure de route, le long de l'interminable axe
Bichkek-Osh entre le passage de deux cols à plus de 3000m.
Je ne connais rien du Kirghizistan (même l'orthographier ne va pas de soi !). Merci pour ce témoignage et ces magnifiques photos. Elles se rapprochent de ce que je m'imagine de la Mongolie ... et me donnent envie de découvrir ce pays !
RépondreSupprimerAmandine d'Un sac sur le dos