samedi 28 décembre 2013

Pourquoi nous avons pris l'avion

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> Lundi 16 décembre. Voyager sur terres et mers, c'est parfois prendre aussi conscience qu'il existe maintenant des liaisons sur le globe qui ne peuvent se faire que dans les airs.

A l'issue de notre longue traversée de la Chine, nous voulions échapper à l'Asie du Sud-Est et filer droit vers le Pacifique. Taïwan nous avait semblé le parfait pivot pour ce faire. Nous y avions finalement pris du temps, laissant s'évanouir l'envie d'explorer plus loin les îles micronésiennes, mélanésiennes et polynésiennes. Des îlots inaccessibles par voie de mer en cette saison. Taïwan ne nous avait pas déçus.

Point de départ de tous les peuples austronésiens du Pacifique, avec encore 14 tribus aborigènes bien identifiables, un melting pot Han et Japonais, il symbolisait pour nous toute la richesse du Pacifique. Et jusqu'à peu, des liaisons maritimes régulières reliaient l'île à l'archipel japonais, route de sortie pour nous. Jusqu'à peu...

Trompés par des informations datées, nous nous trouvions face à un quai vide. Plus de ferry entre Taïwan et les îles Ishigaki ou Miyako de la préfecture d'Okinawa à l'extrême sud du Japon.

Et pourtant il nous fallait passer par le Nord. Il ne pouvait être question d'envisager les Philippines, territoire récemment dévasté et vers lequel aucun ferry n'avait jamais été mis en place depuis Taïwan. Notre route ne pouvait être que celle du Nord, le Japon pour rallier la Corée du Sud et enfin Vladivostok où s'engouffrer dans le Transsibérien du retour.

Nous avons épuisé tous les recours. Contacté les ports à la recherche d'un hypothétique ferry. Démarché les compagnies de cargos taïwanaises et japonaises naviguant dans la région, inflexibles dans leur refus d'embarquer des passagers. Discuté avec des plaisanciers qui nous ont assuré qu'aucun voilier n'allait effectuer la courte traversée Taïwan-Ishigaki en cette saison.

Nous nous sommes rendus à l'évidence, nous avons capitulé. Nous avons volé. Pas vers Ishigaki car incroyablement, les îles Yaeyama auquel l'îlot appartient se trouvent elles aussi coupées d'Okinawa, avec seulement une liaison aérienne régulière. Nous nous sommes donc projetés au point le plus proche où trouver ensuite de nouveau une liaison maritime. Okinawa.

vendredi 20 décembre 2013

Emportés par notre élan

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Nous avons fait un deuxième tour de Taïwan. Finalement l'île aura été notre bout du monde, notre horizon. Nous avons choisi de nous en offrir le luxe d'une exploration plus minutieuse, d'une errance prolongée.

Un peu plus de deux mois sur Formose, la perle de l'Asie, la « Belle île » des Portugais du XVIe siècle. Le temps de nous enivrer de marchés de nuit, de frémir aux crépuscules mauves au faîte des cultures de l'un des meilleurs thés Oolong du monde, dans les hauteurs de Lidao en l'arrière-pays de Taitung, de rougir aux jupettes des petites vendeuses de bétel des bords de route, de s'emplir les prunelles des turquoise, émeraude et dorés des îles Verte et Penghu à quelques encablures du rocher principal. De revivre aussi l'autoritarisme des nationalistes de Chiang Kaï-Chek dans les cellules d'une prison insulaire pour opposants politiques. De révérer des cyprès millénaires au mont Ali et des déesses en des temples surnageant au bord d'un lac cristallin. De dormir dans la paix d'un monastère à flanc de collines luxuriantes et de partager encore un peu de la vie de nos amis de Taipei.

Photos : Taipei, Caoling, Green Island, Lidao, Kaoshiung, Penghu, Alishan, Sun Moon Lake, Shitoushan, Taipei